À Preux-au-Bois, la municipalité met en place un projet ambitieux pour améliorer la qualité de vie de ses aînés. À première vue, on pourrait se dire qu’il n’y a pas de nécessité à dépenser du temps et de l’argent pour ce type d’initiative, d’autant plus qu’on voit régulièrement les seniors du village s’amuser avec énergie et joie lors du repas des aînés, déhanchant leur corps en mimant les célèbres ZZ Top, le balai à la main. Cependant, cette facette festive ne doit pas occulter un besoin plus profond de la population vieillissante, et c’est ce que le maire, David Beaumont, et son équipe municipale ont bien compris.
David Beaumont n’est pas un élu comme les autres. En plus de ses fonctions municipales, il exerce également comme soignant dans un EHPAD. Cette double casquette lui donne une compréhension aiguë des problématiques liées au vieillissement. Pour lui, le bien-être de ses concitoyens âgés est une priorité. À tel point qu’il s’est engagé à faire de Preux-au-Bois une commune modèle en matière d’accompagnement des seniors.
« Il faut faire en sorte que nos aînés vivent bien, en toute autonomie et dans un environnement qui répond à leurs besoins« , explique-t-il. L’une des initiatives majeures de cette politique est la démarche pour faire intégrer la commune au réseau « Ville Amie des Aînés », un label international qui vise à soutenir les collectivités locales dans l’adaptation de leur territoire aux enjeux du vieillissement.
Pour autant, David Beaumont va plus loin en réfléchissant à un label spécifique, plus adapté aux réalités rurales, où les distances, l’isolement et l’accès aux services peuvent poser de réelles difficultés. Mais comment répondre aux besoins spécifiques des seniors de Preux-au-Bois ? La municipalité a choisi de baser son action sur une démarche participative, en associant les seniors à la réflexion et à la définition du projet.
Quels sont les besoins des aînés ?
Ainsi, un audit approfondi a été lancé par le cabinet Béguinage et Compagnie, sur une période d’un an, pour étudier les attentes et les problématiques de la population âgée de la commune. « Nous voulions les rendre acteurs de leur propre bien-être futur« , souligne David Beaumont. Et les résultats de l’audit ont mis en lumière plusieurs besoins urgents. L’un des plus marquants est l’absence d’un tiers-lieu, un espace convivial où les aînés pourraient se retrouver pour discuter, boire un café et participer à des activités sociales. Les ainés ressentent en effet un manque de lieux de socialisation, et cette demande est apparue de manière récurrente lors des rencontres organisées avec eux.
Un autre point soulevé par l’audit concerne la fracture numérique. De plus en plus d’activités administratives et sociales se digitalisent, mais de nombreux seniors, en particulier ceux vivant en milieu rural, peinent à se familiariser avec les outils numériques. Cette situation peut les isoler encore davantage. C’est pourquoi la municipalité envisage de mettre en place un service civique destiné à accompagner les seniors directement à domicile, pour les aider à se former à l’utilisation des nouvelles technologies.
Les aînés ont également exprimé un besoin de culture et d’accès à la lecture, un secteur souvent négligé dans les petites communes rurales. Une bibliothèque devrait donc bientôt voir le jour, apportant une nouvelle dynamique culturelle et un lieu supplémentaire de rencontre et de partage pour la population vieillissante.
Ce projet s’inscrit dans une démarche globale, qui vise à améliorer à la fois le cadre de vie et les services offerts aux seniors. Il repose sur des principes essentiels, comme un cadre de vie adapté et cela passe par la création d’espaces publics accessibles. Et aussi des services accessibles avec comme objectif de garantir aux aînés un accès facilité à des services médicaux, sociaux, mais aussi à des activités qui favorisent le maintien de la santé physique et mentale. Cela inclut aussi la mise en place de services à domicile pour l’accompagnement quotidien.
Par Estelle TAQUET
L’Observateur de l’Avesnois
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